La conférencière Annie Bourret est venue donner une conférence à l’école Émilie-Tremblay en février 2012 sur les astuces pour favoriser le français à la maison.

Linguiste de formation, Annie Bourret a participé à plusieurs projets de recherche sur l’éducation en milieu minoritaire, sur l’aménagement linguistique, sur le bilinguisme et sur les pratiques d’intervention auprès d’enfants d’âge préscolaire peu conversants en français. Elle compte de nombreuses publications à son actif, dont Main dans la main, un guide pour les parents d’enfants de trois à cinq ans qui pensent inscrire leur enfant à l’école francophone et Pour l’amour du français (Leméac, 1999). Elle a également collaboré à des dictionnaires, dont le Collins Gage Canadian Intermediate French Dictionary (2005). Ses romans jeunesse (pour les enfants de 8 à 10 ans) s’intitulentGabrielle sur la piste d’Ogopogo (2009) et Gabrielle et le vampire de Maillardville(2010). Originaire du Québec, elle habite au Canada anglais depuis 1990.

Annie nous a parlé de plusieurs perspectives au sujet du bilinguisme chez le jeune enfant, de son capital linguistique, de son développement langagier dans l’apprentissage d’une langue en milieu minoritaire ainsi que des mécanismes qui sont en jeu pour passer de la langue orale à la lecture et à l’écriture. Pour bien ancrer l’apprentissage d’une langue, il faut maximiser les heures auxquelles l’enfant est exposé, 28 heures par semaine à partir de l’âge de 5 ans est très productif.

« Pour l’enfant, ce qui compte, ce n’est pas de pouvoir parler le français un jour, c’est de la vivre tout de suite. Et tous les jours. »

Les quatre R selon Annie Bourret

La routine (activité qui revient et qu’on peut prédire, comme lire un livre chaque soir, se brosser les dents, préparer la collation pour aller à la garderie) donne à l’enfant un sentiment de sécurité émotionnellle et valorise le français en lui donnant un caractère habituel.

Le rire (jeu ou activité que l’enfant aime comme visionner des DVD, chanter, jouer à la cachette, lire) renforce les liens de famille, crée de beaux souvenirs et valorise le français en lui faisant vivre de nouvelles situations (« Alors on va faire semblant que tu es la caissière au supermarché et que je suis ton client, d’accord? »).

La répétition (on répète le « contenu » linguistique d’une activité, par exemple en chantant « Frère Jacques » jusqu’à ce que l’enfant maîtrise les mots et l’air, en relisant la même histoire encore et encore) permet d’ancrer l’apprentissage de la langue, tout en donnant de l’aisance.

La réussite donne de l’assurance et un sentiment de compétence. En faisant vivre des activités à l’enfant dans une atmosphère encourageante (« Bravo! », « Je suis fier de toi! », « C’est beau! »), on associe le français à une expérience agréable et valorisante que l’enfant recherchera.